Aujourd’hui, l’Etat consacre environ 22 milliards d’euros par an à la dépendance, un chiffre appelé à augmenter dans les prochaines années, et ce sont quelques 660 000 personnes âgées qui sont placées en institution avec un coût moyen de 2 500 € par mois (de 6 000 à 6 500 € par mois dans certains endroits). En 2050, on comptera 1 habitant sur 3 âgé de 60 ans et plus contre 1 habitant sur 5 en 2005. C’est-à-dire que nous compterons 22,3 millions de personnes âgées contre 12,6 millions en 2005. Cette situation nous interpelle. Comment développer de nouvelles formes de maintien à domicile pour les seniors ?...
En effet, selon une étude de la Direction de la Recherche des Etudes des Evaluations et des Statistiques ce sont 80 % des seniors qui souhaitent rester à domicile le plus longtemps possible. Mais pour se maintenir à son domicile encore faut-il le transformer.
Comment passer du bâtiment au quartier et à la ville connectés ?
Une première réponse est de prendre exemple sur ce qui se fait de mieux dans les EHPAD. C’est-à-dire une garantie de sécurité qui rassure les occupants et leurs familles. Une autre réponse est de compléter cette « assurance » par « une digitalisation maîtrisée » du logement. Maîtrisée, parce qu’elle aura été pensée pour et avec les publics ciblés. Il s’agit d’optimiser les fonctions de domotiques améliorées et les équipements connectés pour adapter le logement aux besoins de prévention, de formation, de gestion des informations et des besoins, de suivi médical et d’offre de loisirs, pour chaque senior selon son niveau ou non de dépendance. Enfin, il faut poursuivre la qualité du service à la personne, depuis le repas jusqu’au suivi médical et à l’animation.
Un acteur majeur de cette transition vers l’habitat connecté est la S.A.S Quaternary Building. Cette société a vocation à réaliser l’association des compétences techniques, économiques et sociales au service du maintien à domicile. L’originalité de cette structure est d’unir dans « un écosystème ouvert » des acteurs qui vont « se connecter et converger » pour définir à la fois une infrastructure à l’échelle du quartier et une plateforme à l’échelle de la gestion des informations générées. Son objet est le maintien à domicile des seniors, et ses objectifs sont d’assembler les compétences des industriels (T.P.E, P.M.E), des collectivités, des chercheurs, des associations et des usagers pour les faire travailler autour d’un cahier des charges co rédigé.
Quaternary Building est un incubateur d’innovations, qu’il s’agisse de la digitalisation des immeubles et des métiers du B.T.P ou d’efficience énergétique. Certes, le secteur du BTP est confronté à des problèmes de carnets de commandes, de financements et de rentabilité, mais si il est accompagné et si il trouve un lieu d’expérimentation soutenu par l’Etat, il pourra intégrer les innovations et les formations nécessaires à sa mutation. Une première réponse est de lui faire bénéficier d’un accompagnement digital complet dans les projets de constructions. Le groupe Lafarge intègre des puces RFID dans son béton pour des raisons de traçabilité et de qualité de son béton. Il sera possible demain de récupérer ces données à distance, de mesurer et de suivre sur une maquette numérique l’humidité des murs ou leur degré d’isolation. On pourra donc faciliter les travaux de rénovation tout au long de la durée de vie du bâtiment. Cette évolution correspond aux ambitions de Quaternary Building, parce qu’on y trouve toute la chaîne du B.T.P, de la petite entreprise au grand groupe. L’une de nos ambitions est d’accélérer l’innovation et d’en faire bénéficier nos entreprises, nos chercheurs et nos associations. Quaternary Building est une formidable ouverture pour l’initiative privée dans un projet industriel, économique et social à l’échelle de la ville. Depuis le 1er octobre, le consortium s’est constitué et regroupe près d’une quarantaine d’entreprises, de collectivités, de laboratoires, d’experts et de représentants d’usagers et d’associations de services à la personne. Des élus ont répondu présents pour accompagner les premières expérimentations dans leurs villes, départements et régions. Participer à Quaternary Building, c’est répondre aux enjeux du vieillissement, préparer son entreprise aux mutations du digital et être l’un des acteurs du futur label européen qui sera à terme rédigé par le consortium.
Article rédigé par Hakim Chalane, directeur général de la SAS Quaternary Building. Photo : dragonstock - Fotolia.com.